TVA 5,5 % sur les panneaux solaires : une bonne idée de la part de l’État français ?
La TVA à 5,5 % sur l’installation de panneaux photovoltaïques ≤ 9 kWc a été publiée au Journal Officiel le 9 septembre 2025 pour une entrée en vigueur au 1er octobre 2025. La filière salue une mesure qui peut baisser les coûts et accélérer l’autoconsommation, mais alerte sur un déploiement très serré (stocks certifiés, mise à jour de la facturation, reprise des devis). Le dispositif repose sur des critères environnementaux stricts (notamment bilan carbone des modules), ce qui pourrait favoriser les fabricants français/européens… à condition de disposer rapidement de produits conformes.

TVA 5,5 % sur les panneaux solaires : une bonne idée de la part de l’État français ?
D’où vient cette idée de TVA à 5,5 % : des discussions de mars à aujourd’hui
Les discussions de mars 2025 : une première hérésie
En mars 2025, l’État a annoncé pour la première fois une TVA à 5,5 % sur les panneaux solaires. Cette annonce faisait suite à la baisse drastique des aides à l’autoconsommation photovoltaïque, divisées par trois par rapport au quatrième trimestre 2024.
La mesure devait entrer en vigueur au 1er octobre 2025 et s’accompagner d’obligations : installation d’une batterie physique et d’un gestionnaire de consommation.
« C’est une idée stupide de la part du gouvernement et nous allons nous battre pour que cette TVA soit revue. Ce délai de six mois met en pause l’industrie photovoltaïque française et menace de nombreuses entreprises dans un secteur en plein essor » déclarait alors Maxence Alehause, dirigeant de l’entreprise varoise ADSolar.
Publication au Journal Officiel le 9 septembre 2025
Après plusieurs mois de débats, la décision a été officialisée le 9 septembre 2025 : le taux réduit de TVA à 5,5 % sur les installations photovoltaïques de moins de 9 kWc est adopté, mais soumis à des conditions strictes :
- Respect de la norme PPE2 V2 (nouveaux critères environnementaux et de fabrication)
 - Intégration obligatoire d’un gestionnaire d’énergie
 
Les installateurs français avaient pourtant demandé que l’éligibilité soit réservée aux entreprises certifiées RGE QualiPV. Une demande non retenue par l’État.
« L’État n’a pas écouté les professionnels du secteur. Les panneaux certifiés PPE V2 coûtent beaucoup plus cher que les panneaux chinois classiques, et l’ajout d’un gestionnaire de consommation augmente encore le prix. Sans obligation RGE, nous allons voir proliférer des installateurs non qualifiés, ce qui est un danger pour la filière solaire déjà fragilisée par des arnaques » explique Maxence Alehause, dirigeant d’ADSolar.
Pourquoi une TVA réduite sur le solaire ?
Lutter contre le réchauffement climatique
L’objectif affiché par l’État avec cette nouvelle TVA à 5,5 % sur le solaire est de réduire l’empreinte carbone.
Les critères de la norme PPE2 V2 imposent en effet :
- une fabrication majoritairement européenne des panneaux solaires,
 - un suivi rigoureux des émissions liées à la production,
 - l’intégration d’un gestionnaire de consommation, permettant d’optimiser les usages (chauffe-eau, borne de recharge, électroménager).
 
Ces mesures visent à diminuer les émissions de CO₂ liées aux ménages, qui représentent une part importante de l’empreinte carbone globale. Mais la question reste entière : le surcoût des panneaux européens ne risque-t-il pas de décourager les particuliers ?
Booster l’économie française et européenne
La TVA réduite à 5,5 % est aussi perçue comme une subvention indirecte pour soutenir les fabricants français et européens.
Plusieurs projets industriels sont en cours, notamment :
- une usine de panneaux solaires à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône),
 - la montée en puissance de Voltec, fabricant 100 % français déjà implanté en Alsace.
 
Le pari du gouvernement est clair : encourager la production européenne, réduire la dépendance aux panneaux chinois et positionner la France comme leader solaire en Europe. Reste à voir si les volumes permettront de faire baisser les prix.
Quels changements pour les consommateurs et installateurs ?
Quels panneaux seront éligibles à la TVA 5,5 % ?
Seuls les panneaux photovoltaïques PPE2 V2 répondant aux nouveaux critères environnementaux seront concernés.
- Le fabricant chinois DMEGC a déjà annoncé des panneaux 500 Wc bi-verre certifiés PPE V2, disponibles fin octobre 2025. Mais leur prix devrait être environ 3 fois plus élevé que leurs équivalents classiques.
 - Voltec travaille également sur une gamme PPE V2, mais sa capacité de production reste limitée, avec une seule ligne de fabrication en France.
 
Quels gestionnaires de consommation seront compatibles ?
Les principaux acteurs du marché, comme Huawei, Schneider ou MyLight Systems, proposent déjà des solutions de pilotage énergétique.
👉 Prix moyen constaté : entre 1 500 et 2 500 € TTC installés selon la configuration et les équipements intégrés (pilotage du chauffe-eau, recharge VE, etc.).
Quel impact sur un devis solaire ?
Les simulations actuelles montrent :
- Pour une installation de 3 kWc, le prix total augmenterait en moyenne de +20 %, malgré la TVA réduite.
 - Pour une installation de 6 kWc, la hausse serait de +5 à +10 %.
 - Pour une installation de 9 kWc, le gain de TVA permettrait une baisse de -5 % du prix final, mais uniquement avec panneaux PPE V2 + gestionnaire d’énergie.
 
En clair, la mesure profite surtout aux plus grosses installations résidentielles.
La TVA à 10 % avec MySmartBattery : une alternative plus rentable
Parallèlement, l’État a confirmé une TVA à 10 % pour les installations équipées de la batterie virtuelle MySmartBattery développée par MyLight 150.
💡 Fonctionnement :
- Un boîtier (≈ 2 000 € TTC posé) permet d’accéder à une batterie virtuelle de 100 à 1 500 kWh stockés sur le réseau.
 - L’abonnement mensuel varie de 17 à 50 € selon la capacité.
 - Résultat : une autoconsommation augmentée de 20 % en moyenne.
 
👉 Exemple chiffré :
- Installation 6 kWc sans batterie : 52 % d’économies sur la facture annuelle (~1 101 €).
 - Avec MySmartBattery : 70 % d’économies (~1 499 €).
 - Surcoût d’installation ≈ 1 300 € net, mais amorti rapidement par les gains.
 
Un vrai levier de rentabilité, surtout pour les ménages absents en journée.
Conclusion
La mise en place de la TVA à 5,5 % sur les panneaux solaires montre la volonté de l’État de pousser vers une filière plus verte et plus européenne. Mais en pratique, le surcoût des panneaux PPE V2 et l’absence d’obligation RGE risquent de ralentir le marché et de fragiliser la confiance des consommateurs.
En parallèle, la TVA à 10 % avec MySmartBattery semble aujourd’hui une solution plus réaliste et immédiatement rentable pour les particuliers, offrant jusqu’à 70 % d’économies sur la facture d’électricité.
Pour les consommateurs, le choix se jouera entre payer plus cher pour du 100 % européen ou optimiser l’autoconsommation avec une batterie virtuelle. Dans tous les cas, l’accompagnement par un installateur RGE expérimenté comme ADSolar reste essentiel.
FAQ
Comment appliquer la nouvelle TVA à 5,5 % sur un devis déjà signé ?
- Si aucun acompte n’a été versé : il suffit de rééditer le devis avec le bon taux de TVA.
 - Si un acompte a déjà été réglé : seul le solde restant sera éligible au nouveau taux (5,5 % ou 10 % selon le cas).
 
Quels panneaux solaires donnent droit à la TVA réduite ?
Uniquement les modèles conformes à la norme PPE V2, majoritairement produits en Europe et avec des critères de fabrication stricts.
La TVA à 5,5 % est-elle vraiment rentable ?
Pas toujours. En dessous de 6 kWc, l’impact sur les devis reste limité. Les vraies économies apparaissent sur les grandes installations (≈ 9 kWc).
La TVA à 10 % avec MySmartBattery est-elle cumulable avec la prime à l’autoconsommation ?
Non, l’abonnement MySmartBattery annule la prime (≈ 480 €), mais les gains sur l’autoconsommation compensent largement cette perte.


    
        
      
        
